Comité des maires

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Saturday, November 4, 2017

La chaîne d’opposition Iran NTV (Simay Azadi) appelle à des souscriptions populaires



Il est illégal de posséder un équipement de récepteur satellite en Iran, où le gouvernement exerce un contrôle considérable sur le flux d'informations. Néanmoins, tout comme d'innombrables iraniens utilisent des VPN pour échapper aux restrictions imposées au gouvernement et aux médias sociaux, des millions de foyers iraniens utilisent également des équipements satellitaires pour se brancher sur les réseaux interdits de télévision.

Beaucoup vont même jusqu'à racheter l'équipement nécessaire après qu'il a été confisqué par les autorités du régime via des mesures de répression à grande échelle. La théocratie des mollahs est bien connue pour avoir attaqué non seulement les destinataires d'informations indépendantes et étrangères, mais aussi les radiodiffuseurs eux-mêmes. En fait, il a été largement rapporté que la répression iranienne contre les journalistes libres s'est intensifiée ces dernières années, avec une répression plus large contre les activistes et les groupes minoritaires.

Ces conditions rendent le travail des médias dissidents plus important que jamais, car ils contrecarrent la tentative de l'Iran des mollahs de contrôler les médias et permettent de relater aussi bien les manifestations populaires que les activités répressives qui, autrement, ne seraient pas signalées.

Le media le plus en vue, connu en persan sous le nom de Simay Azadi et en anglais comme Iran National Television (Iran NTV), commencera sa 22ème campagne de souscription publique le vendredi 3 novembre afin de lever des fonds pour ses opérations. Simay Azadi, qui signifie l’image de la liberté, est regardée par bon nombre des ménages iraniens qui ont défié l'interdiction du régime en s’équipant de télévision par satellite, en principe interdite.


Simay Azadi est une voix unique pour la population iranienne et fait fonction de ce que fut Radio Londres pour les français pendant l’occupation nazie. Bien au-delà du harcèlement et des interrogatoires, les contributeurs de Simay Azadi ont été torturés et même exécutés pour leurs activités journalistiques, ont été parfois exécutés seulement pour avoir soutenus le principal groupe d'opposition, l'Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran (OMPI/MEK).

La violence contre les journalistes de l'Iran NTV va de pair avec la violence contre les militants de l'OMPI, car l'un des défis les plus saisissants de la chaîne à l’endroit du régime des mollahs est sa couverture des manifestations populaires. Au fil des ans, le réseau a également contribué à l’exposition les conditions des prisons iraniennes et particulièrement de leurs quartiers politiques, et la chaîne est devenue un média de choix pour les prisonniers politiques iraniens pour exprimer leur opposition continue au régime théocratique.

De tels projets ont contribué à la popularité croissante de Simay Azadi dans les rangs des Iraniens avec un œil tourné vers un avenir démocratique pour leur pays. La campagne de mobilisation précédente du réseau s'est déroulée pendant 40 heures consécutives à la mi-janvier et des milliers de personnes en Iran et dans le monde ont été contactées et ont contribué à ses initiatives. Comme lors des précédentes initiatives de collecte de fonds, les contributions individuelles allaient de quelques euros à plusieurs milliers, soulignant la diversité socio-économique de l'audience du réseau.

Leurs contributions et le nombre croissant de téléspectateurs du réseau ont mis en évidence le mépris permanent des interdictions sur les médias dissidents et étrangers. Et la campagne de mobilisation elle-même a également contribué à mettre en évidence la poursuite du conflit entre la population et le régime concernant d'autres tentatives visant à restreindre l'accès à l'information et à la communication nationale. Les téléspectateurs et les sympathisants ont maintenu le dialogue au sujet de la mission de cette chaîne exceptionnelle sur plusieurs médias sociaux, dont Facebook, Twitter et Telegram, et ont également contacté le réseau directement via 84 lignes téléphoniques.

Malgré les danger de poursuite, les appelants ont encensé la chaîne comme étant « la voix des sans-voix » et ont cité un certain nombre de sujets spécifiques de reportage comme raisons de leur soutien en tant que principale alternative aux médias publics et à la propagande officielle. Ceux-ci incluaient l'intensification flagrante des violations des droits de l'homme à travers le pays, ainsi que le silence public imposé sur les crimes passés du régime théocratique. Simay Azadi a joué un rôle majeur dans la campagne de dénonciation publique des détails de l'exécution de 30 000 prisonniers politiques au cours de l'été 1988, avec laquelle le régime a cherché à détruire l'OMPI et toute résistance organisée contre la théocratie naissante.

La chaîne a contribué à faire circuler les demandes croissantes de justice pour les victimes et à exposer les fosses communes des victimes tout en faisant état des protestations qui en ont découlé et de la réaction du régime. Mostafa Pourmohammadi, qui était ministre de la Justice durant le premier mandat d’Hassan Rohani en tant que président, a déclaré qu'il était « fier » d'avoir aidé à « exécuter le commandement de Dieu pour la tuer».

Iran NTV doit jouer un rôle important dans les mois et les années à venir car elle montre les profondeurs de l'antipathie du peuple envers le régime tout en exposant les diverses raisons pour lesquelles cette antipathie est justifiée.

C'est un rôle que les contributeurs de l’Image de la Liberté et son personnel bénévole sont prêts à jouer malgré les risques graves qui accompagnent leur travail. Toutes les voix indépendantes dans les médias font face à de véritables risques du fait de simplement faire leur travail. Mais en ce qui concerne l'Iran, cela est vrai aussi pour ceux qui transmettent avec courage des informations à la chaine sur la croissance et les progrès de la Résistance. La répression du gouvernement continuera à s'intensifier, mais l'expérience récente a montré qu’on ne peut s'attendre à ce que cela réduise au silence la dissidence de la population iranienne, encore moins lorsqu'il existe encore un média qui faire entendre la dissidence contre le régime théocratique, et montre à chacun les fruits de son effort en tant que militants et dissidents.

Avec son audience croissante et sa 22ème campagne de Téléton qui est sur le point de commencer, Iran NTV espère être bientôt en mesure de garantir sa position en tant qu’un média unique en son genre pour une autre année de plus, grace à l’aide de chacun.

Une carte interactive répertorie les fosses communes des victimes du massacre de 1988 en Iran

Pendant l’été 1988, en réponse à la fatwa lancée par Khomeiny, le fondateur du régime théocratique en Iran, le régime iranien a massacré environ 30 000 prisonniers politiques. Ce massacre a eu lieu, juste après l’annonce du cessez-le-feu pendant la guerre dévastatrice Iran-Irak.



Les commissions composées de trois hommes ont été créées partout dans le pays pour déterminer qui devrait être exécuté parmi les prisonniers politiques. Ces commissions, connues comme « commission de la mort », interrogeaient les prisonniers concernant leurs croyances religieuse et politique et en fonction de leurs réponses, déterminaient s’ils devaient être exécutés. Les questions étaient courtes, à huis clos, sans appel et les prisonniers étaient exécutés le jour même ou peu de temps après.

Les victimes ont été enterrées dans des tombes collectives tenues secrètes.

Une enquête de l’organisation de la justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran (JVMI) qui a débuté en 2016-2017 a traqué l’existence de 59 fosses communes en Iran. Leurs découvertes sont basées sur des rapports de témoins, les informations fournies par les membres des familles des victimes et les preuves documentaires et photographiques des différents sites.

La JVMI a publié une carte interactive qui répertorie les tombes collectives.

Utilisez la carte interactive de la JVMI pour voire d’autres détails et photographies des tombes collectives découvertes à ce jour.

Certaines se situent près de Téhéran, comme dans le cimetière de Behesht-e Zahra (bloc 93 / 103), et dans le cimetière Khavaran. Il en existe de nombreuses dans la province de Mazandaran, comme sous Abbas Abad – sur la route de Kelardasht, près de la forêt, et au sanctuaire de Seyed Nizamuddin, dans la rue Taleb Amoli, près du stade de sport de la ville d’Amol, ainsi qu’à Shahrak Shahab Nia, Darzikola Akhondi, à la ville de Babol, près des zones vertes.

D’autres se trouvent dans la province de Hormozgan, près du détroit d’Hormuz, où au moins 30 corps ont été découverts dans une tombe collective par des ouvriers qui construisaient une salle de sport Minab. Il en existe sept à la frontière irakienne, à Saleh-Abad, dans la province d’Ilam, près de l’autoroute Susangerd-Ahwaz, après le village d’Afagh, près du cimetière djihad ; à Dezful, également dans la province du Khouzistan, près du parc Roudband, dans la rue Komeil.

Ils se situent aussi dans de grandes villes. Ispahan, dans la province d’Ispahan, par exemple, dans le cimetière Bagh-e Rezvan (bloc 41), ainsi qu’à Chiraz, dans la province de Fars, dans le cimetière Dar-al-Rahma (bloc 38).

En juin, Amnesty International a publié un nouveau document sur son site web pour mettre en garde les autorités iraniennes qui allaient profaner les lieux des tombes collectives à Ahvaz, dans le sud de l’Iran, ce qui détruirait des preuves vitales et ruinerait les chances d’obtenir justice pour les tueries de masse.

En décembre 2016, des rapports et vidéos ont dévoilé une tombe collective découverte par des ouvriers de l’évacuation des eaux usées qui creusaient dans la zone de Tabriz dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan de l’Est. Apparemment il s’agirait des corps de nombreux prisonniers politiques qui auraient péri pendant le massacre de 1988.

Désormais, les Nations Unies doivent répondre à la commission d’enquête à la suite de cette découverte.

Ce ne sont que quelques-uns des sites secrets qui ont été découverts par la JVMI. Elle appelle donc les organes des droits de l’Homme des Nations Unies à établir une commission d’enquête pour enquêter sur le massacre de 1988 comme crime contre l’humanité et pour faire traduire en justice les responsables de celui-ci.
#Massacre #Iran

Il faut cesser de faire des concessions à la théocratie iranienne (Interview avec François Colcombet)

Interview avec François Colcombet



Le président américain Donald Trump a annoncé le 13 octobre sa nouvelle stratégie iranienne. Refusant de « certifier » le respect par l'Iran de l’accord nucléaire signé par les cinq puissances mondiales, sans formellement s’en retirer, il a opéré un tournant majeur dans la politique américaine en plaçant le Corps des Gardiens de la révolution (CGRI ou Pasdaran), la milice armée du régime iranien, sur la liste spéciale des terroristes mondiales (SDGT) pour son soutien au mouvements extrémistes au Moyen-Orient et au régime de Bachar Assad.
L’inscription des CGRI et les sanctions de cette entité par le Département du Trésor, risque de compromettre les investissements étrangers en Iran, où cette armée d’élite du régime islamiste contrôle l’économie.
Pour un éclairage sur les enjeux de cette nouvelle conjoncture, nous avons interrogé François Colcombet, président de la Fondation d'Études pour le Moyen-Orient (FEMO) et co-auteur de « Où va l’Iran », Éditions Autrement...