Iran : l'opposition en exil dresse un sombre
bilan de l'accord sur le nucléaire
AFP
09/07/2016
L'opposition iranienne en exil a dressé
samedi un constat "d'échec" un an après l'accord historique sur le
nucléaire iranien, estimant que le pays s'était depuis enfoncé dans la
récession, coupé de ses voisins et durci en interne.
"L"économie du pays devait se
remettre sur pied, mais elle est encore plus enfoncée dans la récession
qu'auparavant, le système bancaire est en faillite et les entreprises ferment à
foison", a déclaré la présidente du Conseil national de la résistance
iranienne (CNRI), Maryam Radjavi.
Cette responsable s'exprimait à l'occasion du
rassemblement annuel de son mouvement, organisé au Bourget, près de Paris, qui
rassemblait des milliers de personnes venues essentiellement d'Europe, mais
aussi des Etats-Unis ou d'Australie.
Le CNRI, basé en France, est une coalition
politique de groupes d'opposants iraniens, dont les plus connus sont les
Moudjahidine du peuple (MEK), une organisation considérée comme
"terroriste" par l'Union européenne jusqu'en 2008 et par les Etats-Unis
jusqu'en 2012.
C'est ce mouvement d'opposition qui avait révélé en 2002 l'existence d'un
programme nucléaire iranien. Dans un accord signé le 14 juillet 2015, Téhéran a
accepté de limiter ce programme en échange de la levée des sanctions
économiques occidentales contre le pays.
Un an plus tard, "une grande partie des
sanctions a été levée et les exportations de pétrole ont augmenté, mais
l'argent a été englouti dans le brasier de la guerre en Syrie", a estimé
Mme Radjavi.
Avec cet accord, les dirigeants "disaient vouloir améliorer leurs
relations avec le monde, mais à la place ils ont intensifié leurs ingérences
dans les autres pays et finalement au moins six pays voisins et de la région
ont rompu leurs relations avec le régime", a-t-elle ajouté.
L'Arabie Saoudite sunnite, notamment, a rompu
toute relation avec l'Iran chiite, après le saccage de missions diplomatiques
saoudiennes par des manifestants iraniens. Mais plus globalement, les deux pays
s'opposent sur les crises régionales, notamment la Syrie ou l'Irak, où Téhéran
a envoyé des "conseillers" militaires.
Enfin, en interne, Mme Radjavi a dénoncé une
"farce électorale". Malgré la progression des réformateurs aux
législatives en début d'année, l'ayatollah Ali Khamenei, 76 ans, a maintenu sa
"mainmise sur les deux chambres", a-t-elle estimé, en évoquant une augmentation
des "exécutions" dans le pays.
"Ni la fable de la modération ni le tapage sur l'accord nucléaire n'ont pu
ouvrir une voie au régime", a-t-elle conclu
OLJ/
compte-rendu de l'evenement sur le site de FRANCETV-Info
:
videos des délégations
françaises intervenant :